Les ingrédients du succès de l'évaluation

Trois ingrédients pour le succès des évaluations des enseignements et des formations

Comme dans une recette de cuisine, chaque ingrédient pris seul a peu d'intérêt, et ne préfigure pas du résultat final.
Ainsi, chaque dimension abordée ici verra son succès conditionné par celui des deux autres.

L'adhésion des étudiants

L'étudiant est le premier acteur de l'évaluation. Sans sa motivation à exprimer son avis, rien ne peut être accompli.
Comment peut-on gagner son adhésion ?
L'étudiant sera motivé à renseigner une enquête sur le semestre qui s'est déroulé si :
  • il n'est pas sollicité pour 20 enquêtes différentes
  • les questionnaires ne sont pas trop longs
  • les questions sont pertinentes
  • il sent que son avis sera utile, pris en compte
  • il y a dans l'Université une culture de l'évaluation : tout le monde en parle, c'est une étape incontournable, et appréciée
La culture de l'évaluation va se construire au fil des semestres, il est impératif de prendre un bon départ.

L'implication des enseignants et responsables de formation

Plusieurs prérequis sont nécessaires à l'implication des enseignants. La culture de l'évaluation et la façon dont elle est perçue dans l'Université est cruciale : si l'évaluation est considérée comme un jugement, ou un contrôle, les enseignants seront réticents (au mieux) à sa conduite. Leur attitude déteindra sur celle des étudiants et l'évaluation ne sera qu'une procédure administrative de plus.
Il est possible pour une Université de concevoir l'évaluation comme un processus pédagogique, fournissant des outils pour l'amélioration continue, un échange entre enseignants et enseignés, et une resource pour la certification et la fierté de l'établissement !

Une fois l'idée de l'évaluation admise, l'enseignant pourra s'impliquer dans celle-ci si :
  • il connaît le questionnaire qui va être proposé à ses étudiants et y adhère
  • il sait quand l'enquête démarre, est relancée, se termine
  • il peut intervenir pour relancer les étudiants
  • il reçoit rapidement un bilan de l'évaluation
Rien n'est plus frustrant et inutile que la réception inopinée d'un rapport dont le contenu indique que seuls deux étudiants sur 100 ont participé !
 

Des questionnaires pertinents

Les questions doivent refléter des éléments sans équivoque, qui peuvent :
  • être décrits par l'étudiant
  • être améliorés par l'enseignant ou la gouvernance de la composante ou l'Université
Rien ne sert de poser des questions si aucune piste d'amélioration n'est connue ou possible. Des questions non pertinentes vont fatiguer l'étudiant, agacer l'enseignant, et faire échouer la recette.
Certains enseignements sont facilement assimilables à des catégories (cours, TD, TP, stages) et des ensembles de questions valables pour ces catégories conviendront, alors que d'autres auront des spécificités dont il faut pouvoir tenir compte. Par exemple, l'enseignement dans le monde de l'art peut comporter des ateliers très spécifiques, pour lesquels la formulation des questions standards pour les stages serait maladroite et ne permettrait pas à l'étudiant de s'exprimer, ni à l'enseignant d'obtenir des réponses à ses interrogations. Donner la possibilité aux responsables de formations ou aux enseignants d'intégrer leurs questions spécifiques permet de lier le questionnaire aux deux autres ingrédients : l'adhésion des étudiants - l'implication des enseignants.